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Les interactions médicamenteuses

Des interactions médicamenteuses peuvent exister entre les médicaments du traitement antirétroviral et ceux du traitement contre le cancer. Elles peuvent concerner les anticancéreux eux-mêmes (appelés souvent « chimiothérapie ») ou des médicaments associés dans le cadre de la prise en charge des deux pathologies.

 

Une interaction médicamenteuse correspond à la modification des effets d’un médicament par l’administration d’un autre qui aboutit généralement à un effet non désiré.

 

Pour être retenue, une interaction médicamenteuse doit avoir une traduction clinique significative, c'est-à-dire susceptible de :

  • provoquer ou majorer des effets indésirables, 

  • ou entraîner, par réduction de l'activité, une moindre efficacité des traitements (peut affecter un seul des deux traitements ou les deux traitements).

 

L’un des médicaments peut s’opposer à l’action d’un autre ou modifier la façon dont ce dernier est absorbé et/ou éliminé par le corps. Dans tous les cas, les interactions mettent en jeu des phénomènes complexes, qui peuvent intervenir à tous les stades de l’assimilation du médicament par l’organisme : absorption par le tube digestif, passage dans la circulation sanguine, élimination par le foie ou les reins. 

 

Une interaction entre plusieurs médicaments peut prendre diverses formes.

Si les effets thérapeutiques des médicaments s’ajoutent ou se multiplient entre eux, on parle de synergie ou de potentialisation : cette situation peut conduire à des effets indésirables plus ou moins graves.

Si les effets des médicaments sont au contraire atténués ou annulés, on parle d’antagonisme ou d’inhibition : ce type d’effet nuit le plus souvent à l’efficacité du traitement.

 

Il est donc particulièrement important, avant de démarrer le traitement contre le cancer, de faire la synthèse de l’ensemble des traitements pris par le patient (traitement antirétroviral et autres traitements) pour évaluer les risques d’interactions médicamenteuses.

Cette évaluation pourra donc conduire à plusieurs propositions :

  • pas de modification de l’ensemble des traitements prescrits au patient,

  • modification du traitement antirétroviral et/ou des traitements associés,

  • arrêt temporaire de certains traitements durant la chimiothérapie et/ou radiothérapie.

 

Les interactions médicamenteuses sont évaluées pour chaque patient lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) et la synthèse des recommandations est transmise aux médecins en charge du patient.

 

                                                     Dr Caroline SOLAS

                                                     Laboratoire de Pharmacocinétique et Toxicologie

                                                     Hôpital de la Timone

                                                     Marseille

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